La mesure de l'énergie, qu'il s'agisse de l'approvisionnement ou de la consommation, est essentielle pour définir les politiques à mettre en œuvre ou évaluer des scénarios de transition énergétique. Pour ce faire, il est essentiel de disposer d'un instrument de mesure fiable. L'énergie primaire est depuis longtemps utilisée par les analystes car elle décrit l'approvisionnement de notre système énergétique et son évolution.
Cependant, ce qui fonctionnait bien dans un monde dominé par les combustibles fossiles n'est pas adapté à un système qui repose principalement sur les énergies renouvelables et l'électricité. Il utilise comme référence précisément ce dont nous essayons de nous éloigner. Il s'agit donc d'une mesure ancrée dans le passé qui est vouée à devenir obsolète, car les conventions utilisées ne sont pas fondées sur une réalité physique et qu’elles ne tiennent pas compte de l'impact du passage à des technologies plus efficaces. Dans la pratique, l'énergie primaire favorise fortement les combustibles fossiles, ce qui peut donner l'impression décourageante que la transition vers les énergies renouvelables est un objectif inatteignable. En outre, d'un point de vue méthodologique, la définition de l'énergie primaire est problématique et varie considérablement d'un organisme à l'autre dans les diverses études qui visent à éclairer notre avenir énergétique.
Dans ce rapport, nous nous proposons d'examiner plus en détail ces failles. Nous voulons souligner le rôle central de l'électrification dans la transition énergétique, qui est cruciale à la fois pour la décarbonation et l'efficacité énergétique. En se concentrant sur l’énergie finale et l’énergie utile, il est possible d'obtenir une description plus précise des dynamiques en cours de notre système énergétique.
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