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Rapports
14.1.22

Transitioning away from fossil fuels

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Transitioning away from fossil fuels

Les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) fournissent à notre monde moderne une énergie abondante, dense et peu chère. Cependant, leur usage intensif génère d'importants rejets de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, ce qui altère le climat. Il est ainsi estimé que la température mondiale augmente d'environ 0,45 °C chaque fois que 1000 milliards de tonnes de CO2 sont émises. Or, nous avons déjà émis environ 2400 milliards de tonnes de CO2 depuis 1850.

Afin de limiter le réchauffement climatique à une température donnée, les émissions cumulées ne doivent pas dépasser un certain budget carbone. Cela implique une réduction rapide des émissions annuelles, jusqu'à atteindre la neutralité carbone, c'est-à-dire que les émissions soient totalement compensées par le retrait volontaire de carbone de l'atmosphère, en plus de l'effet des puits naturels. Cesser de brûler des combustibles fossiles est donc essentiel.

Les réserves mondiales de charbon, de pétrole et de gaz sont à un niveau suffisant pour répondre à la demande jusqu'au moins en 2050. Il n'est donc pas possible de compter sur l'épuisement des réserves pour rester dans le budget carbone encore disponible. Une part importante des réserves mondiales de combustibles fossiles doit donc rester dans le sous-sol. Toutefois, des réserves abondantes ne garantissent pas un approvisionnement abondant, comme le montre la crise énergétique en cours. En effet, les capacités de production sont fixées à court terme par les investissements et les découvertes passés, si bien qu'elles ne peuvent que faiblement s'ajuster pour répondre aux évolutions de la demande. Des tensions d'approvisionnement peuvent notamment survenir si les investissements en amont sont réduits trop rapidement.

Quant à la demande, elle dépend de nombreux paramètres et, à court terme, elle subit notamment les effets de la pandémie de Covid-19 et de la crise énergétique en cours. La vitesse et l'ampleur de la reprise économique et de la transition verte sont difficiles à prévoir. Pour la première fois cette année, tous les scénarios de BP et l'AIE prévoient que la demande en pétrole finira par baisser d'ici 2035 au plus tard. Dans le même temps, la dernière prévision de l'AIE anticipe un nouveau record historique pour la demande en charbon, alors que, jusqu'à très récemment, la plupart des scénarios s'accordait sur le fait que le niveau du pic de 2013 ne serait plus jamais atteint.

L'évolution future de la demande en combustibles fossiles dépendra principalement de notre capacité collective à combler le fossé du niveau d'ambition et de la mise en œuvre des promesses climatiques. Cela nécessitera de bâtir des politiques fortes pour déployer massivement des sources d'énergie et des technologies bas-carbone à même de remplacer les énergies fossiles, mais également de réduire la consommation d'énergie de tout type par l'intermédiaire de mesures d'efficacité et de sobriété énergétiques.

Chuard, D. and De Temmerman, G. (2021). Transitioning away from fossil fuels. Zenon Research, Paris, France.

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