L’aviation commerciale a émis en 2019, plus d’un milliard de tonnes de CO2 dans l'atmosphère (soit 2,8% des émissions mondiales de CO2) et on estime à 4% sa contribution au réchauffement climatique en considérant les effets hors-CO2 (traînées de condensation, autres GES…). Malgré une forte baisse du trafic durant la pandémie de COVID, celui-ci est reparti rapidement à la hausse (niveaux de 2019 devraient être atteints dès la fin de l’année) et les acteurs du secteur prévoient déjà une multiplication par 2 à 3,5 du trafic de passagers et de marchandises en 2050, principalement dû à un accès croissant à l’aviation dans les pays en développement.
Bien que le secteur ait connu des progrès technologiques fulgurants depuis ses débuts, notamment sur la réduction de la consommation de carburant, ceux-ci ne suffiront pas à atteindre la neutralité carbone, ni même contrer la hausse des émissions causée par une potentielle augmentation du trafic. L’OACI s’étant engagée à ce que le secteur respecte les accords de Paris et donc à atteindre la neutralité carbone en 2050, il sera nécessaire d’actionner tous les leviers à disposition pour réduire son impact sur le climat.
Parmi les solutions, les carburants durables ou SAF en anglais, sont présentés comme la clé de voûte de la stratégie de décarbonation du secteur. Mais ces derniers ont-ils réellement le potentiel qu’on leur attribue ?