2022 fut une année contrastée pour le climat. L’une des années les plus chaudes jamais enregistrées (et même LA plus chaude en France et dans d’autres pays européens), marquée par des extrêmes en tous genres, elle a également été le théâtre de nombreuses annonces en termes d’action climatique. Quelques sélections de faits marquants pour les technologies climat.
Parmi les publications phares de l’année, on retiendra évidemment le volet du sixième rapport du GIEC (AR6) dédié à l’atténuation du changement climatique, dans lequel l’innovation occupe une place importante comme catalyseur des transitions systémiques nécessaires (cf. chapitre 16). Le State of Climate Action rappelle que l’innovation est l’une des conditions de l’action climatique, tout en déplorant des progrès largement insuffisants sur l’ensemble des indicateurs considérés.
Du côté des politiques climatiques, l’Inflation Reduction Act adopté aux États-Unis a notamment fait grand bruit, avec des mesures prometteuses en termes de réductions d’émissions et encourageant le développement de technologies innovantes. De son côté, la Commission Européenne a présenté un plan de transition énergétique très ambitieux (REPowerEU) sur fond de conflit Russie-Ukraine, et adopté le volet 2023-2024 de son programme Horizon Europe, avec plus de 7 Md€ dédiés à la recherche et l’innovation pour le climat et la biodiversité.
L’année passée a également été encourageante en termes d’investissements, malgré un certain ralentissement par rapport à 2021, comme le soulignent les derniers Climate Tech Reports 2022 de Tech Nation et PwC. Côté français, la cleantech a le vent en poupe, même si des marges de progression importantes existent encore – un sujet qui sera notamment abordé lors de notre prochaine Climate Tech Conference en Février.
Certaines initiatives visant à encourager de nouveaux marchés pour les innovations de rupture peuvent également être mentionnées, comme la First Movers Coalition visant les secteurs complexes à décarboner, ou encore Frontier, garantie de marché entièrement dédiée au CDR (qui est au passage l’un des secteurs dont l’évolution a été la plus flagrante l’année passée).
Enfin, 2022 a aussi vu se dérouler la COP27 : un bilan en demi-teinte, présentant cependant quelques pistes encourageantes sur certains aspects technologiques – voir notre décryptage à ce sujet. La COP28 se tiendra cette année à Dubai - endroit qui a l’une des consommations énergétiques par personne les plus élevées au monde.
En 2023, il sera intéressant de voir les conséquences économiques de la crise énergétique et leurs répercussions sur le financement des climate tech, ainsi que sur le déploiement des technologies déjà matures.