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Plan National Énergie-Climat (PNEC)

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Plan National Énergie-Climat (PNEC)

Dans le cadre du Règlement sur la gouvernance de l'Union de l'énergie et de l'action pour le climat, la France s'est, comme tous les Etats membres de l’Union, engagée dans une transition énergétique ambitieuse, formalisée par son Plan National Intégré Énergie-Climat (PNEC) 2021-2030. Ce plan, conçu pour aligner les politiques énergétiques et climatiques françaises avec les objectifs de l'Union européenne, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à développer les énergies renouvelables, et à améliorer l'efficacité énergétique.

Le PNEC s'articule autour de cinq dimensions clés de l'Union de l'énergie : la décarbonation, l'efficacité énergétique, la sécurité d'approvisionnement, l'intégration au marché intérieur de l'énergie, et la recherche, innovation et compétitivité. Il repose sur des cadres stratégiques nationaux tels que la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Toutefois, malgré des objectifs ambitieux, un décalage persistant entre les ambitions françaises et les exigences européennes soulève des questions quant à l'efficacité et à la cohérence de la stratégie nationale.Après révisions de son plan par la commission européenne, voici les engagements pris par la France concernant les 5 piliers dans la version finale de son PNEC publiée en Juin 2024 :

Cependant, malgré ces engagements bien définis, le PNEC français n'est pas exempt de critiques. Certains observateurs, y compris la Commission européenne, ont exprimé des préoccupations quant à l'écart entre les objectifs nationaux et les ambitions européennes.

L'objectif de la France d'atteindre 33% d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie d'ici 2030 est inférieur à l'objectif européen de 42%. Cette différence souligne le choix de la France de maintenir une part importante de l'énergie nucléaire dans son mix énergétique, une source d'énergie considérée comme une énergie décarbonée mais qui ne s'aligne pas avec l'objectif de diversification énergétique prôné par l'Union européenne. En 2023, la part des énergies renouvelables en France a atteint 22,2%, un chiffre en augmentation mais encore en deçà des attentes européennes.

La stratégie nucléaire de la France, bien qu'elle réduise les émissions de carbone, est perçue par la Commission comme un frein à la diversification énergétique souhaitée par l'UE. Avec 9,9 GW de nouvelles capacités nucléaires prévues d'ici 2026, la France renforce le rôle central du nucléaire, ce qui pourrait limiter les investissements dans les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire. Cela pourrait compromettre l'objectif européen de 42,5% de renouvelables d'ici 2030 et freiner la transition vers des sources d'énergie plus flexibles et décentralisées, selon la Commission européenne.L'objectif français de réduction des émissions de GES, récemment réajusté à 50% d'ici 2030, reste problématique en raison du manque de mesures concrètes. Les ajustements apportés par la France apparaissent timides et risquent de ne pas suffire à combler l'écart avec les objectifs européens. La France devra réduire ses émissions de 5% par an entre 2023 et 2030, un défi majeur comparé à la réduction annuelle moyenne de 2% réalisée entre 2017 et 2022.

Cependant, les budgets carbone instaurés par le PNEC pour cette période, à 359 Mt CO2eq par an jusqu’à 2028, montrent une trajectoire de réduction légèrement inférieure à l'objectif de -5% par an, avec une moyenne annuelle avoisinant plutôt les 4%. Cette sous-performance risque de compromettre l'atteinte des objectifs de 2030, à moins que des mesures supplémentaires et plus agressives ne soient mises en œuvre pour intensifier les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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