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19.9.23

“Reminer” pour la transition ?

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“Reminer” pour la transition ?

L’essor des technologies bas-carbone entraînera, sur les prochaines décennies, une hausse de la demande globale en métaux usuels (cuivre, nickel…) et spécifiques (lithium, cobalt…). Cette hausse ne viendra pas sans impacts négatifs qu’il convient d’atténuer autant que possible : besoins énergétiques accrus, impacts hors CO2 (biodiversité, eau, santé humaine), gouvernance et aspects sociétaux…

Autant de raisons de limiter les besoins en extraction primaire grâce à l’articulation de trois piliers essentiels : sobriété, efficacité et recyclage. Une étude de T&E/Earthworks parue récemment aborde un levier d’efficacité encore assez peu évoqué : le “reminage”, qui consiste à revaloriser les déchets d’extraction ou de raffinage (résidus miniers, scories de fonderies…) pour en tirer des ressources jusque-là délaissées. L’étude donne par exemple une estimation pour le cobalt “reminé” sur des sites européens, qui pourrait permettre la fabrication de 185000 batteries de véhicules électriques.

Ces déchets étant déjà traités au préalable, le reminage est en général moins énergivore que l’extraction primaire en elle-même, nécessitant de déplacer moins de matière rocheuse. Outre la réduction de la demande, le reminage sur des sites abandonnés pourrait également permettre une meilleure gestion des déchets miniers et donc d’en limiter les impacts (contamination de l’air, des sols, de l’eau). 

Un concept prometteur, mais encore peu mature, dont il convient de nuancer les bénéfices possibles. Tout d’abord, la ressource n’est à l’heure actuelle que très partiellement quantifiée : volumes, types de métaux, concentrations et extractibilité restent à caractériser précisément. Comme dans tout projet minier, les spécificités des contextes locaux sont à considérer : dans certains cas, redéplacer et retraiter des déchets contaminés pourrait au contraire aggraver les impacts environnementaux (libération de contaminants), et se heurter à des sujets d’acceptabilité et de gouvernance au niveau des populations.

Des impacts potentiels qui, si le reminage devait un jour se généraliser, appellent un cadre réglementaire strict. Le reminage est d’ailleurs à cet égard plutôt à voir comme une optimisation, une “suite” de l’extraction primaire, que comme une ressource complètement décorrélée de l’extraction.

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